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Articles

Affichage des articles du novembre, 2017

Gu's Musics - Happening

Dans la série il n'est jamais trop tard pour découvrir la musique d'un "ami" Facebook, voici " Happening " de Gu's Musics. Le chanteur, de son vrai nom Gerald Chiifflot, originaire de Tours n'est pourtant pas né de la dernière pluie mais il a plutôt l'habitude de cirer le banc de touche dans la première division de la chanson-rock d'ici. Le genre de gardien de but invariablement désigné comme doublure, doublure des Bashung ou autres Dominique A, voire Rodolphe Burger avec qui la ressemblance paraît la plus évidente. Dis comme ça, on a connu pire comme situation, sauf qu'il vaut mieux, comme on dit, avoir mauvaise presse que pas de presse du tout. L'ami Gu's, pas rancunier, se dit que cela doit être à cause de ses textes, il avoue que c'est là que ça pêche principalement. Alors, il fait appel à un écrivain, un poète breton, Yan Kouton pour son précédent disque, " Aquaplanning ". Malheureusement, à trop vouloir les

Snapped Ankles - Come Play The Trees

Depuis plusieurs décennies, les Transmusicales restent ce festival incroyablement défricheur de talents venant de tous horizons et tous continents avec comme leitmotiv que cela soit nouveau et original. Chaque année ou presque, c'est la même circonspection au moment de l'annonce de la programmation : un étonnant sentiment contradictoire, celui qui me dit que décidément je n'y connais rien en terme de nouveaux sons et que je me cantonne toujours désespérément au bon vieux rock indépendant puis celui plus positif qui me dit que chouette, j'ai plein de découvertes à faire. Bien sûr dans le lot, il y a plein de choses assez éloignées de mes goûts musicaux et dont je reste obstinément allergique. Mais il y a aussi toujours des trucs qui me plaisent comme les anglais de Snapped Ankles. Le groupe pratique une sorte de musique hybride, mélange de post-punk, d'électro et de krautrock. Le disque, à l'image de ceux de Animal Collective, peut sembler de prime abord asse

Sleaford Mods - English Tapas

La fin d'année approche et il m'était impossible de ne pas parler des Sleaford Mods. Parce qu'ils auront été pour moi une révélation. Oui, je sais, j'ai beaucoup de retard car c'est déjà leur neuvième disque. En tout cas, c'est le premier sorti sur un label connu, le mythique Rough Trade. Ces deux-la ont inventé une musique à nulle autre pareille et même si leurs albums se ressemblent tous, comme leurs chansons, ils ne sont pas si nombreux les groupes avec un son si immédiatement identifiable. Plus que le son cheap bricolé sur PC portable par Andrew Fearn, il y a l'incroyable gouaille de Jason Williamson, que même beaucoup d'anglophones n'arrivent pas à suivre avec son accent de Nottingham à couper au couteau. Il y est question des classes populaires, de chômage, de pubs évidemment et puis de gosses. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Williamson en a deux et l'excellent documentaire " Bunch of Kuns t" le montre même comme un

Daniele Luppi & Parquet Courts - Milano

Voilà une drôle d'association : Daniele Luppi un producteur et compositeur italien, Parquet Courts, le groupe de rock indépendant américain tendance - j'ai déjà dit combien je les trouvais un poil surestimés - et la divinement barrée Karen O, chanteuse des Yeah Yeah Yeahs qui seraient en train de se reformer. Le résultat est assez étonnant. C'est pour les textes, l'Italie des années 80, de la mode avec " Milano " comme centre névralgique, de la variété produite au kilomètre - oui, tous ces groupes numéros uns au top 50 étaient pour beaucoup des formations éphémères en provenance d'Italie - qui rencontre pour la musique, le New-York des années 60-70. Andrew Savage, le leader des Parquet Courts, sait chanter d'une voix traînante comme le faisait un certain Lou Reed. La mélodie sur le premier titre n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle de " Sunday Morning ".  Par contre, Karen O apporte un côté moins convenu, une folie bienven

Alex Cameron - Forced Witness

Il était déjà présent parmi mes albums préférés l'an passé avec son premier essai, " Jumping the shark ". Ce dernier datait pourtant de 2013. Il faisait en 2016 enfin l'objet d'une sortie en plus grande pompe sur un vrai label. Sur ce deuxième disque, Cameron dispose de plus de moyens et cela s'en ressent immédiatement. La production est nettement plus léchée. Le kitsch est d'autant plus mis en avant et assumé, quitte à paraître un peu "too much". Mais c'est à l'image du personnage qui se présente volontiers comme infréquentable, frimeur et misogyne. On entend pourtant quelques voix féminines, les talentueuses Natalie Mering et Angel Olsen. " Stranger's kiss ", le duo avec cette dernière, constitue sans doute l'acmé de l'album. Il y a encore sur " Forced Witness " suffisamment de titres efficaces - la première moitié du disque est assez irrésistible - pour emporter la mise, malgré beaucoup de sonorités

Spinning Coin - Permo

J'avais oublié à quel point les Ecossais étaient naturellement doués pour l'indie pop, cette pop modeste et un peu bancale, aux guitares mal assurées mais incroyablement mélodiques. Cette pop dont Orange Juice ou les Pastels furent en leur temps de délicieux ambassadeurs. " Permo ", le premier album de Spinning Coin, nouvelle formation locale, sort d'ailleurs sur Geographic, le label de Stephen McRobbie, lui-même affilié au prestigieux Domino Records dont l'un des groupes-phare reste Franz Ferdinand. Il a aussi été réalisé avec la participation d'Edwyn Collins. En Ecosse, on a le goût de l'entraide entre générations, le sens de la transmission. La musique de ces cinq là est aussi inspirée que celle des ses aînés. Les titres sont suffisamment courts - trop, peut-être ? - pour ne pas lasser. Le fait d'avoir en Sean Amstrong et Jack Mellin, deux efficaces songwriters à l'écriture assez différente, l'un est adepte de douceurs - le très beau

Orval Carlos Sibelius - Ordre et Progrès

Une fois n'est pas coutume, c'est maman qui m'a fait écouter en premier le nouveau disque d'Orval Carlos Sibelius auquel j'étais étonnamment passé à côté. Pourtant, j'avais bien apprécié le précédent . J'aimais la pop psychédélique et chamarré de son auteur. À l'époque, il chantait en anglais et vu la concurrence dans le domaine, il paraissait difficile pour lui de sortir du lot. " Ordre et Progrès " est chanté uniquement dans la langue de Molière et c'est en plus très bien écrit. On pense immédiatement à la pop lettrée et savante d'un Arnaud Fleurent-Didier. Les mélodies y sont plus inspirées de la musique anglo-saxonne, les arrangements plus foisonnants, les textes plus distanciés aussi. Si le début du disque est formidable, " Coupure générale " est par exemple une superbe réussite, avec ses paroles qui capturent intelligemment l'époque, la suite est plus aléatoire, on s'y perd un peu, pas bien sûr de comprendre o