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Articles

Affichage des articles du juillet, 2015

C Duncan - Architect

On n'avait pas pris cette habitude-là. Pour nous, l'Ecosse, c'était un pays de gens simples, natures, mais quelque peu rudes. Leur musique était à leur image : accessible, instinctive et pas sophistiquée pour un sou. Ce jeune homme vient nous démentir ou plutôt se poser en exception pour confirmer la règle. Christopher Duncan dans le civil, C Duncan seulement pour la scène - comme un certain Jérôme chez nous, paix à son âme - a fait des études de musique classique et ça s'entend : sa pop-folk est précieuse, dans tous les sens du terme. On pense beaucoup à Grizzly Bear ou à Alt-J. A une certaine idée de la pop, disons intellectuelle, travaillée, hautement réfléchie. " Architect ", c'est exactement ce qu'il est. Et un sacrément bon. Malgré l'homogénéité des rythmes et des mélodies, son disque parvient à tenir en haleine d'un bout à l'autre, bien aidé par les meilleurs morceaux savamment disséminés comme " Say ", " For "

Jaill - Brain Cream

Cette fois-ci, je ne me ferais pas avoir comme avec Ratatat. J'avoue avec le recul avoir écrit trop vite sur le duo électronique américain, leur " Magnifique " ne l'est pas tant que ça. J'ai été tellement subjugué par les deux premiers singles que je voulais à tout prix que le reste soit à la hauteur et même si j'ai été déçu par les premières écoutes, je me disais que ça allait venir, à force. Et puis, non, pas vraiment. Pour ce groupe originaire de Milwaukee, l'attente était moindre voire inexistante, car je ne les connaissais ni d'Ève ni d'Adam. La surprise ne pouvait être que bonne. Et elle l'a été. Sans rien inventer, Jaill distille tranquillement ses chansons pop aux influences sixties, mélange de psychédélisme, de garage et de folk. Le Pink Floyd période Syd Barrett, les Sonics et les Byrds, voici quelques influences perceptibles. Ou des Supergrass psychés pas très loin de ceux de " In It For The Money ". Ce quatrième disque

Top albums 1977

Je ne dis pas ça parce que 1977 est l'année de ma naissance, mais c'est l'une de mes préférées musicalement parlant. Il suffit de voir le nombre de disques importants de cette liste. 1977, c'est l'apogée du punk anglais avec le premier disque de The Clash et l'unique et ô combien essentiel album des Sex Pistols. 1977, c'est la magnifique période dite Berlinoise du trio Bowie-Eno-Pop qui donnera lieu à 5 albums exceptionnels d'audace et de créativité. 1977, c'est aussi le punk différent en provenance de New-York avec des formations aussi variées, indispensables et dont l'influence reste inaltérable comme les Talking Heads, Television ou Suicide. Bref, ce fut la meilleure année de la décennie, celle qui a envoyé valdinguer le rock à papa : les hippies, le rock progressif et ses solos de guitare démonstratifs et ennuyeux. Dehors, la technicité vaine, bonjour, le naturel et l'instinctivité animale, brute, l'originalité dans ce qu'elle

Ratatat - Magnifique

Attention, raz de marée annoncé ! Les Daft Punk ont fait des petits en Amérique. Ce " Magnifique " du duo new-yorkais Ratatat porte bien son nom et devrait remporter tous les suffrages : c'est une incroyable machine à danser, à rêver, qui contient au moins avec " Abrasive " et " Cream On Chrome ", les deux tubes de l'été. Essayez donc, je suis presque sûr que vous aussi, vous y succomberez. De groupe de musique électronique un peu en marge, seulement connu du circuit indépendant, les Ratatat risquent aujourd'hui, avec leur déjà cinquième disque, de tout rafler. Impossible que les titres de cet album ne passent pas sur toutes les radios. C'est de la musique simple, directe, fun, qui va droit au but : faire danser et rester ancrée dans la tête toute la journée. En plus, les visuels, pochette comme clips, sont plutôt soignés. Ceux qui recherchent un peu de profondeur, de cérébralité pourraient trouver à redire d'un strict point de vue

Soko - My Dreams Dictate My Reality

On pourra juger Soko, alias Stéphanie Sokolinski, avec de mauvais arguments, qui sont souvent accentués lorsqu'il s'agit de la gente féminine, pour se transformer en mauvaise foi. A croire que le hipster se conjugue plus facilement au masculin, qu'on pardonne davantage le look, l'attitude et l'état d'esprit à un homme. Moi-même, je m'inclus dans ce ressentiment un poil misogyne, dans ces stupides à-priori. Il suffit de compter le nombre de disques chroniqués ici, qui sont l'oeuvre de femmes - normal, c'est la musique à papa, hein :-). Mais n'allez pas croire que le fait que je vous parle du deuxième album de Soko sorti il y a plus de 4 mois est une façon de me rattraper. Non, la bordelaise a du talent, n'en déplaise à ses nombreux détracteurs. Quand on s'intéresse à l'essentiel, c'est-à-dire la musique, force est de constater qu'elle tient la route malgré ses nombreuses références : Siouxsie ou The Cure (dont elle a repris

Matthew E. White - Fresh Blood

L'été est là et les sorties culturelles se font tout de suite beaucoup moins nombreuses. A croire que pendant cette période, tout s'arrête. Les gens n'auraient envie que de choses légères. Et de toute façon, ont-ils vraiment le choix ? Mais il faut voir le bon côté : je vais pouvoir en profiter pour rattraper mon retard d'écoute depuis le début de l'année 2015. Matthew E. White, ça fait un moment qu'il est dans mon collimateur, mais ce n'était sans doute pas son heure. Il fallait attendre l'été, car cette musique-là est idéale pour les chaleurs actuelles : un peu de soul, avec des jolies mélodies, des choeurs et des arrangements subtils et pas cheaps pour autant. En l'espace de deux albums, le chanteur-compositeur originaire de Virginie et au physique atypique de gourou, est déjà devenu une valeur sûre, un style à lui tout seul, magnifiquement en dehors des modes. On pourrait le voir comme un Stevie Wonder blanc, qui aurait aussi beaucoup écouté l