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Dominique A - Eléor

Voilà. Les choses sérieuses commencent. C'est pas pour dire mais je trouve que ce début d'année musicale ronronne. A moins que cela vienne de moi. Je n'y trouve pas mon compte ou si peu. Besoin de repères. Et qui de mieux que le grand A pour GPS ? Parce que je crois bien que c'est le seul. Le seul dont j'achète encore chaque nouveau disque les yeux ou plutôt les oreilles fermées. Encore que, cette fois-ci, je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai douté. Les victoires de la musique, les compositions pour Calogero, la reconnaissance du grand public et puis sa musique plus ouverte, accessible, toussa, toussa. J'étais prêt à lui tomber dessus au cas où. Bah ouais, on a beau être fidèle, ce n'est pas une raison pour tout laisser passer. Le premier titre "Eléor" était plutôt bon mais "Au revoir mon amour" m'avait laissé plus circonspect. Bien, bien, mais sans surprise. Dominique A devient prévisible. "Vers les lueurs", je l'ai beaucoup aimé mais il faut avouer que ce n'est pas son meilleur album. "Rendez-nous la lumière", c'était quand même facile comme morceau. Fini le temps de "La Fossette", "La Mémoire Neuve" ou "Remué", de ces albums différents. Avec leurs défauts. Mais différents. Maintenant, le chanteur n'est plus dans la marge, il est au coeur du combat, avec les autres. Il faut s'en accommoder. La maturité sans doute. Il veut se mesurer à l'affluence. Ne plus être premier dans sa catégorie par manque de concurrence. Et force est d'avouer qu'il s'en sort bien. Très bien, même. 
"Eléor" est un recueil de chansons presque pop, mélodiques, d'une durée dépassant rarement les 4 minutes. Il y a une volonté de concision, d'aller à l'essentiel. A quelques exceptions près (le milieu du disque), c'est très réussi. Et puis ce qui le distinguera toujours du commun de la chanson française, c'est cette qualité des arrangements, cette retenue salutaire dans l'orchestration. Tout est pesé, pensé, même si on aimerait que par moments, ça pète, ça s'envole, on sait qu'il a raison, c'est cette sobriété là qui rend sa musique aussi précieuse. Ce sont ces petits détails qui font qu'on ne s'en lasse pas. Et voilà. Mine de rien, il a encore gagné.

Clip de "Au revoir mon amour" :

Clip de "Eléor" :

Concert à emporter :

Concert à l'Auditorium de la Maison de la Radio le 15/03/2015

Commentaires

  1. Complètement d'accord avec ton billet. DomA, c'est de la haute fidélité, il suffit de se positionner vers sa hauteur pour lire et gérer tout ce qu'il y a autour. Je reste toujours sur ce malier, avec un autre d'aujourd'hui..Murat (dont Dominique a signé la préface du bouquin de Bataille). C'est tellement beau de là que tout plane comme un centre de gravité.

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  2. oups.. "Palier".
    Beau billet papa Vince

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  3. Je peux pas m'empêcher de revenir.. tu parles de "milieudu disque".. perso, je trouve "Celle qui ne me quittera jamais" et "Passer nous voir" assez "ampoulé", en dessous de toutes les autres. Et j'écoute "La douceur" sur le cd bonus et je suis par terre.. une pièce qui devrait figurer sur "Eléor".
    Ceci dit, je suis très accroc, je suis totalement habité depuis qq jours. Et "Au revoir mon amour" est du même acabit que "La nuit je mens". C'est pas venu tout de suite, mais c'est de plus en plus évident.

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    1. Voilà surtout "Celle qui ne me quittera jamais", je n'accroche pas. "La douceur" est effectivement magnifique. Quant à "Au revoir mon amour" oui, mais quand même pas au niveau de "La nuit je mens", hein ;-)
      Excellent disque, as usual.

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  4. Pas convaincu par les cordes. A vouloir faire trop beau, ça sonne lisse. Je préfère effectivement la simplicité de "La douceur" qui est pour moi le morceau que je préfère réécouter. Ca ma rappelle un peu la période de "La mémoire neuve" qui est quand même celle que je préfère.
    Eric J

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    1. Pareil, mon album préféré reste "La mémoire neuve". Même si, comme je l'ai dit, je n'aime pas tout dans ce nouveau disque, Dominique A arrive encore à m'emballer sur pas mal de titres. Les cordes ne me gênent pas. Je trouve justement qu'il arrive à en faire quelque chose de pas lisse. On est encore loin d'un Calogero par exemple...

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