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Articles

Affichage des articles du février, 2013

J'aurai Ta Peau, Dominique A - Arnaud Le Gouëfflec et Olivier Balez

Un mois sans parler de Dominique A, ça commençait à faire beaucoup, non ? Surtout que l'actualité du chanteur est toujours aussi dense. Une bande dessinée qui est le prétexte du jour, même si elle est réussie et indispensable à tout fan dont je fais évidemment partie. Et la Victoire de la musique. Vous l'aurez constaté cette année, je ne vous ai pas fait voter pour mes propres victoires, les vraies ressemblant pour une fois, très fortement à celles que j'aurais pu proposer. Jusqu'au vainqueur, donc. Dominique A est maintenant officiellement adoubé par ses pairs, lui, qui, il y a plus de quinze ans, se moquait ouvertement de ce genre de cérémonies . La profession a-t-elle changé ou est-ce le chanteur, qui allait même lors de la remise de son prix laisser un message de soutien à la multi-nationale Virgin-Megastore en pleine faillite ? Très bien, mais quid des nombreux petits disquaires indépendants qui se battent chaque jour pour tenir debout ? Dominique A a soigné so

Maston - Shadows

Décidément Trouble In Mind Records , ce petit label originaire de Chicago n'a pas son pareil pour dégoter de jolies nouveautés de pop psychédélique. Après la révélation Jacco Gardner, voici celle de Maston - du nom de leur leader Franck - dont le disque " Shadows " est pourtant sorti un peu avant. C'est grâce au dernier vide-poches , loin de ressembler à des fonds de tiroir, de la Blogothèque que j'ai eu connaissance du groupe. Il faut dire que le webzine, désormais mondialement réputé dans le milieu grâce à ses " concerts à emporter ", est le repère d'une bande de passionnés, à l'affût de la moindre découverte qui sortirait des sentiers battus. Et me voilà, une fois de plus, à rattraper le retard que j'ai pu prendre les semaines précédentes, un lundi, comme pour les formidables Alpine Decline. L'influence est à aller chercher du côté des sixties californiennes, des Beach Boys sous acide, de Phil Spector, voire de Love, mais y en ajoutan

Maissiat - Tropiques

Encore une bien belle semaine musicale avec une troisième sortie qui a retenu mon attention. En plus, cette fois-ci, c'est une vraie révélation ! Maissiat, Amandine de son prénom, est une chanteuse française, adepte du piano, à la musique douce et mélancolique, aux textes habiles et poétiques (" Nulle part où aller, votre coeur, c'était le monde entier "). " Tropiques " est son premier disque, même si on a déjà pu l'entendre au sein des sympathiques mais dispensables Subway . Si on veut à tout prix traquer les références, on pourrait la rapprocher de la Véronique Sanson des débuts, d'une Jeanne Cherhal plus touchante. Mais cela serait trop restrictif tellement la palette musicale et la gamme d'émotions que Maissiat arrive à aborder avec son instrument de prédilection, semble large. Et tant pis si cette artiste ne rencontrera sûrement pas le même succès que n'importe quel gagnant des nombreux télé-crochets, aucun d'entre eux n'es

Albin de la Simone - Un Homme

Voici un des auteurs-compositeurs de chanson française les plus discrets de sa génération. Et pourtant, sous ses airs de ne pas y toucher, le gaillard pourrait en rabattre à beaucoup. Il fait partie de la génération des JP Nataf qu'on entend ici à la guitare, Florent Marchet, Arnaud Fleurent-Didier, Vincent Delerm, Mathieu Boogaerts - peut-être celui dont il se rapproche plus -, etc. Celle qui se réclame, qui d'un Alain Souchon, qui d'une Françoise Hardy, avec pour la plupart ce même ton doux-amer. Qui a dit que nous n'avions plus de chanteurs de talent en France ? Son nouveau disque, " Un homme " est comme on pouvait le deviner à l'opposé de l'assurance d'un Polnareff, quand il affirmait il y a plus de trente ans - une éternité -, "J e suis un homme, je suis un homme quoi de plus naturel, en somme ". Ici, rien de naturel, au contraire, on est plutôt dans l'auto-persuasion : " Je suis un homme, c'est vrai, je suis un homme

Nick Cave & The Bad Seeds - Push The Sky Away

" Jubilee Street ", quel morceau et quel clip ! C'est bien simple, depuis quelques semaines, il n'y a pas une journée ou presque durant laquelle je ne l'ai pas écoutée. On y retrouve le meilleur des Tindersticks, un mélange de cordes, de choeurs, et cette voix divine, posée admirablement jusqu'à l'envolée finale. " I'm flying. Look at me. I'm flying ". Ben, ça fait bien longtemps qu'une chanson de Nick Cave ne m'avait pas procuré de telles sensations. Ajouter à cela le fait que le sieur sera présent à la prochaine collection été de la Route du Rock à Saint-Malo, je me dis qu'il serait sans doute temps pour moi d'aller le voir sur scène. Il faut dire que je n'ai jamais été un fervent admirateur de l'australien. J'apprécie sa musique, j'admets que quelques titres de son répertoire font objectivement partie des classiques de l'histoire du rock (comme " The Mercy Seat "). Et surtout que dans s

Alpine Decline - Night of Long Knives

Les nouveautés musicales se bousculent au portillon depuis quelques semaines et je n'ai malheureusement pas toujours le temps adéquat à consacrer à chacune d'entre elles. Et puis, des fois, il m'arrive aussi de passer complètement à travers. Et c'est souvent là que je fais les plus belles découvertes. Le nouvel album de Alpine Decline en fait assurément partie. Ce couple d'américains étonnamment exilés en Chine était pour moi d'illustres inconnus. Pourtant, à l'écoute de cette " Night Of The Long Knives " (référence aux heures sombres de l'histoire allemande), je me demande bien pourquoi. Leur rock oblique qui furète du côté de Sonic Youth, des Jesus and Mary Chain, de My Bloody Valentine et surtout du post-rock est pile poil dans mon créneau. Là où certains, comme les Beach Fossils, plongent un peu trop dans la facilité et l'évidence pop, Alpine Decline semble en constante recherche sonore. Non pas que leur musique est particulièrement

Top albums 1997

Retour aujourd'hui de mes tops albums scrupuleusement classés par année. Me voilà donc arrivé en 1997. Et 1997, ce fut évidemment l'année de " OK Computer ". On pourrait s'arrêter là ou presque tellement ce disque impressionne encore aujourd'hui. Radiohead s'envole alors au-dessus de la mêlée et demeurera pendant un bon bout de temps mon groupe préféré, disqualifiant à chaque nouveau disque la concurrence. Pourtant, de concurrence, il y avait quand même, cette année-là, à commencer par une autre tête brûlée, Björk, qui balançait son meilleur album, " Homogenic " et ses arrangements grandioses et tarabiscotés. En terme d'arrangements, Nick Cave revenait, lui, à plus de simplicité, avec presque seulement un piano et ça suffisait amplement. Neil Hannon ne gardait aussi que l'essentiel - un grand orchestre classique tout de même ! - pour un divin " Short Album About Love ". Les Tindersticks gagnaient en intensité avec un "

La musique à ... Aline

Aujourd'hui, c'est Aline, alias Romain Guerret qui nous parle de sa musique à lui. Ayant pourtant longtemps végété dans l'anonymat du rock hexagonal, il semble afficher désormais une fière assurance. Il faut dire qu'il y a de quoi, " Regarde Le Ciel " entrevoit enfin la lumière : c'est un condensé de chansons pop incroyablement addictives. Où l'on constate qu'il est bien un enfant des années 80, ayant réussi à faire le lien entre Souchon et Frank Black. Ce qui n'est pas un mince exploit.  Parents  Ma mère écoutait les Beatles, Julien Clerc (son chouchou), Georges Brassens, Barbara et mon père Joe Dassin, Michel Sardou, Polnareff ou encore Reggiani. Ils en écoutaient surtout dans la voiture. A la maison, ils écoutaient surtout la radio.  Premiers disques Les premiers disques que j'ai écouté sont ceux de mes parents bien sûr puis ceux de ma grande soeur, Daho avec " Pop Satori ", Wham, Culture Club. Vers 9 ans, j'

Jacco Gardner - Cabinet Of Curiosities

Bon, voilà, on y est de plein pied cette fois-ci, dans les sixties psychédéliques. Si Tame Impala ou Unknown Mortal Orchestra flirtent plus ou moins avec le style de l'époque, ce jeune hollandais d'à peine plus de vingt ans, s'y est carrément fondu. Son " Cabinet Of Curiosities " est une petite friandise du genre, mais en plus pop que ses collègues australiens et néo-zélandais. " See Emily Play " en première ligne, en douze exemplaires ou presque. Et puis, les Zombies, Left Banke, Love, bref, que du bon. Quand on s'attaque à ce genre de références, il faut être costaud. Et sous des abords de jeune garçon frêle, Jacco Gardner dispose de plus d'une corde à son arc. Un hollandais qui fait de la pop psychédélique. On se dit que ça parait logique. Car, qui dit psychédélisme, dit drogue et qui drogue... Oui, les clichés ont la dent dure. Bon, passées les références qui sautent immédiatement aux oreilles, on notera donc une remarquable habileté da

My Bloody Valentine - MBV

C'est bien simple avec My Bloody Valentine, j'ai toujours eu des rapports d'amour-haine. Disons qu'entre eux et moi, c'est compliqué. C'est le propre des grands groupes, me direz-vous, de ne pas laisser indifférent. Toujours est-il qu'étant un peu trop jeune à l'époque, j'ai connu la formation du mutique Kevin Shields par le biais de magazines rock qui encensaient alors leur chef d'oeuvre, " Loveless ". J'avais donc acheté le disque, les yeux fermés ou plutôt sans même l'avoir écouté au préalable. Malheureusement, comme beaucoup de néophytes à ce genre d'expérience sonore, je suis resté d'abord profondément hermétique à leur musique, pensant même à la première écoute que ma chaîne hi-fi commençait à rendre l'âme. J'ai donc pensé à le revendre dans un quelconque vide grenier. Puis, finalement, non. Il est resté désespérément à l'abandon dans un recoin de ma discothèque, ne voyant quasiment jamais le confort

Frustration - Uncivilized

Bon sang, mais comment ai-je pu passer à côté de ça ? Frustration, tout un programme ! " Uncivilized " signé chez Born Bad Records - le label des excellents disq uaires du même nom, à Paris - , ça ne s'invente pas ! Forcément, ça ne respire pas la franche gaité. Et dès les premières notes, ça se vérifie. Ambiance post industr ialisation com me la pochet te (en référe nce à Kraftwerk?) , post civilisation comme le titre,  post fin du monde, post-punk donc. Un peu de Joy Division, beaucoup de The Fall et de Wire et même, plus récemment un zest de At The Drive-In. Tout ça est réalisé par une bande de... parisiens. C'est incroyablement bien fichu, tordu juste comme il faut, ça ne recherche pas la facilité et surtout, comme qui dirait, ça dépote sévère. C'est leur deuxième album, le groupe existant quand même depuis 10 ans. Je viens de tomber dessus par hasard et le hasard provoque souvent les meilleures surprises. Le nouveau My Bloody Valentine attendra (juste)

Unknown Mortal Orchestra - II

Il semble y avoir une nouvelle mode, en ce moment, en provenance de l'hémisphère australe, celle de reprendre le flambeau d'une pop psychédélique héritière du Swinging London, du Pink Floyd de Syd Barrett, en passant par les Beatles ou Soft Machine. Les australiens de Tame Impala ont déjà remporté pas mal de suffrages dans les bilans de fin d'année 2012, notamment une première place pour le magazine anglais du NME . Est-ce que les néo-zélandais de Unknown Mortal Orchestra - UMO pour les intimes - décrocheront la timballe pour 2013 ? En tout cas, je préfère leur approche, plus personnelle, avec leurs basses plus souples, qui se rapproche même parfois de la soul d'un Stevie Wonder, comme sur l'excellent " So Good At Being In Trouble ". " II " est comme son nom l'indique leur deuxième LP, paru sur le très hype label  Jagjaguwar . Leur premier m'avait déjà tapé dans les oreilles. Celui-là commence par trois pop songs impeccables dont le p

Robi - L'hiver et la joie

Après deux semaines de pause dans le défrichement de l'actualité musicale, la musique à papa reprend aujourd'hui une activité normale. Si le mois de janvier commençait avec la fraîcheur de Aline , pour février ce sera la rudesse de Robi. Cette nouvelle chanteuse n'a effectivement pas le même univers chatoyant et immédiatement accueillant des marseillais. " L'hiver et la joie ", son premier album, à l'image de son titre, est double et navigue bien souvent en eaux troubles. Mais il débute par le titre au charme le plus instantané du lot, " On ne meurt plus d'amour ", histoire d'embarquer l'auditeur un minimum, pour qu'il se demande bien ce qui va suivre. Et la suite est plutôt rêche, sombre, on pense à la PJ Harvey presque apaisée de " To Bring You My Love ", à la Beth Gibbons troublante de " Dummy " (" Je te tue " et son climat à la Portishead). Bien sûr, Robi n'est pas encore au niveau de ces d

Keren Ann - La Disparition (2002)

Weather time   : C'est samedi, avant de choisir son planning de liberté de fin de semaine, on regarde le ciel, on consulte les bulletins. Il s'agit là de s'adapter la veille, le matin, immédiatement ou prendre le risque de faire confiance aux prévisions quelques jours avant... (Un album en fonction de la météo du jour, pour qu'on soit tous ensemble à improviser, comme un séminaire de blogueurs accrocs qui doivent faire en fonction du temps.) Le concours des blogueurs mangeurs de disques touchent aujourd'hui à sa fin et je n'avais même pas encore mentionné d'albums français. Il était donc temps d'y remédier avec un disque bien de saison - il y avait aussi le mythique " La Fossette " de Dominique A qui aurait pu faire l'affaire, mais bon, point trop n'en faut, il est déjà assez question de ce chanteur ici, non ? Pas besoin d'être devin, aujourd'hui, il ne fera pas très chaud avec de forts risques de précipitation. Enfin