Accéder au contenu principal

Cat Power - The Greatest (2006)

Une fois, j'ai voulu être le meilleur. Pas le meilleur en quelque chose seulement. Non, le meilleur en tout. Simplement. Tant qu'à faire, pourquoi lésiner ? Se contenter d'un domaine, d'un minuscule territoire. Devenir président de la République par exemple, n'est-ce pas être le meilleur ? Avoir tous les pouvoirs ou presque. Pouvoir tout se permettre, être intouchable. Dans chacun de mes faits et gestes. Ne rendre de comptes à personne. Depuis quand le meilleur doit-il se justifier, à partir du moment où il a été déclaré comme tel ? N'importe quelle idée peut lui passer par la tête, n'importe quel mot par la bouche. Bon, ok, il y a le revers de la médaille, c'est celui d'être suivi constamment par des caméras. D'être traqué. Mais quand on abonde quoi qu'il arrive dans mon sens, où est le problème ? Quel enfant n'a jamais un jour voulu devenir président de la République, comme dans la chanson de Gérard Lenorman ? Parce qu'il lui faut des repères, des classements, savoir qui décide vraiment, qui est le plus fort ? Parce que ça rassure de se dire que tout est sous contrôle. Que ce sont les gens qui savent qui prennent les décisions pour nous. Qu'on peut se permettre de suivre le mouvement, parce que les meilleurs font le nécessaire pour que nos vies soient épanouissantes ou même juste acceptables. Et puis, arrive le jour fatidique où on se rend compte que tout n'est pas si simple. Que le monde n'est pas si parfait. Qu'il existe des incohérences, des incompétences. Que les meilleurs ne sont pas ceux qu'on croit. Que le père Noël n'existe pas. Et alors, devenir le meilleur ne revêt plus aucune espèce d'importance. Seul demeure le fait de pouvoir vivre sa vie comme on l'entend. Entouré des êtres qui nous sont chers. D'être heureux. Tout simplement. Et de devenir meilleur. Seulement.

Once I wanted to be the greatest
No wind of waterfall could stall me
And then came the rush of the flood
Stars of night turned deep to dust

Melt me down
Into big black armour
Leave no trace of grace
Just in your honour
Lower me down
To culprit south
Make 'em wash a space in town
For the lead
And the dregs of my bed
I've been sleepin'
Lower me down
Pin me in
Secure the grounds
For the later parade

Once I wanted to be the greatest
Two fists of solid rock
With brains that could explain
Any feeling

Lower me down
Pin me in
Secure the grounds
For the lead
And the dregs of my bed
I've been sleepin'
For the later parade

Once I wanted to be the greatest
No wind of waterfall could stall me
And then came the rush of the flood
Stars of night turned deep to dust

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

James Yorkston, Nina Persson & The Second Hand Orchestra - The Great White Sea Eagle

  Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Top albums 2023

2023, fin de la partie. Bonjour 2024 et bonne et heureuse année à toutes et tous ! Je termine cette fois-ci un premier janvier, sur le fil, histoire de bien clôturer l'affaire, sans anticipation. Avant de vous dire qu'il s'annonce plein de bonnes choses musicalement parlant pour la nouvelle année, voici un récapitulatif de l'an dernier en 10 albums. 10 disques choisis le plus subjectivement possible, parce que ce sont ceux qui m'ont le plus emballé, le plus suivi pendant douze mois et qui je pense, me suivront le plus longtemps encore à l'avenir. 10- Young Fathers - Heavy, Heavy Ces jeunes pères de famille inventent une pop futuriste à partir de mixtures de TV On The Radio, Animal Collective ou autre Massive Attack. C'est brillant, novateur, stimulant, mais cela a parfois le défaut de ses qualités : notre cerveau est régulièrement en surchauffe à l'écoute de ces morceaux bien trop denses pour le commun des mortels, incapable de retenir autant de sons, d&