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Articles

Affichage des articles du janvier, 2012

Django Django - Django Django

Surfant sur la vague du succès de Metronomy, le label en vogue Because Music  enfonce le clou avec les écossais de Django Django, dont l'électro-rock bien dans l'air du temps pourrait remporter prochainement un maximum de suffrages. Leur premier album est en effet un drôle de conglomérat de sons tous azimuts, lorgnant aussi bien vers le dancefloor (les excellents singles " Default " et " Waveforms "), que le folk intimiste (le soyeux " Hand Of Man "), avec par moments quelques tranches de rock qui tabasse (" WOR "), puisant aussi leurs influences jusque dans la musique orientale (" Skies Over Cairo "). Normal, finalement, que ce premier effort ressemble beaucoup à une compilation "mille-feuille", somme toute assez homogène, quand on sait que cela fait près de quatre ans que les membres de Django Django le peaufine. Même si on est loin de l'univers de celui qui a inspiré le nom du groupe (Django Reinhardt évid

The Kinks - This Time Tomorrow (1970)

C'est dingue comment une chanson, comme ça, peut ressortir subitement des cartons. " This Time Tomorrow " est un morceau des Kinks datant de 1970, c'est-à-dire déjà le début de la fin pour le groupe, le commencement de leur déclin artistique (après ça  et ça ). Il n'est pas sorti en 45 tours, ne figurait sur aucune compilation des maîtres de la pop anglaise. Et puis, il a fallu que des cinéastes viennent à son secours. Philippe Garrel dans " Les Amants Réguliers " puis Wes Anderson dans " The Darjeeling Limited " ont participé tout d'un coup au regain d'intérêt pour ce tube en puissance qui ne demandait qu'à sortir un tant soit peu à la lumière. Pour le premier, il constitue une sorte de bande son parfaite de ces années-là, la période éprise de liberté entourant mai 68. Pour le second, c'est la chanson idéale de ceux qui sont toujours en partance, sur la route, pour lesquels demain est un autre jour, dans un autre endroit a

Laura Gibson - La Grande

Avec un tel nom et une telle pochette, je ne pouvais pas m'attendre à autre chose : du folk. (Du bois, du bois, du bois!!!) Dans tout ce qu'il peut avoir de plus classique. Mais bien fichu, pas ramenard. De toute façon ce n'est pas l'habitude de la maison. Il existe nettement mieux que ce sympathique mais somme toute assez basique " La Grande ", me diront les fans, les vrais. Et ils auront sans doute raison, mais tout est affaire de timing dans la vie. Ce début d'année, comme chaque début d'année, est plutôt calme niveau nouveautés musicales, alors on prend ce qu'on trouve. Et puis, du folk, ça faisait un petit moment que je n'en avais pas écouté. Vraiment. Alors, au début, on se laisse prendre. En plus, le premier morceau éponyme assez dynamique et entraînant est un leurre, un bel appât, car la suite est nettement plus apaisée. Oui, tout ça n'est pas très gentil avec Laura, qui n'en est pourtant pas à son coup d'essai, " La

Dead Can Dance - The Carnival Is Over (1992)

Outside The storm clouds gathering, Moved silently along the dusty boulevard. Le carnaval est fini pour Stéphane. Il lui faudra attendre l'année prochaine. Il rentre maintenant avec ses potes pour ses études à Lille. Ils sont tous montés dans le TGV Dunkerque-Paris. Pas la peine d'acheter de billets, le trajet jusqu'à la capitale du Nord est assez rapide et ne dure qu'une trentaine de minutes. Comme ils ont encore leur clet'che et pas de places attitrées, ils passent difficilement inaperçus. Un contrôleur SNCF traverse le wagon : "Carton rouge, monsieur l'arbitre, j'ai même pas de billets..." lui tance un Stéphane entre deux eaux. L'agent, beau joueur, ne l'avertit même pas, ce n'est pas encore le moment. Where flowers turning crane their fragile necks So they can in turn Reach up and kiss the sky. Stéphane doit bientôt se marier. Le carnaval de cette année ressemblait pour lui à une sorte d'enterrement de vie de gar

Trailer Trash Tracys - Ester

Un rouge-gorge. Une aciérie aux longues cheminées fumantes. Les lettres du générique qui apparaissent dans une couleur verdâtre, façon Windows 3.1. Un panneau de bienvenue et les montagnes au lointain. Une cascade. Un torrent. Une rivière. Cela ne vous rappelle rien ? Ce climat apaisant est idéal pour rentrer de plein pied dans un univers onirique et fantasmagorique. C'est l'effet produit par le premier disque de 2012 chroniqué ici-même : " Ester " des londoniens de Trailer Trash Tracys. A son écoute, on pense aussi à la musique planante et envoûtante de Mazzy Star, même si la jeune chanteuse Suzanne Aztoria ne possède pas le timbre de voix vaporeux et sensuel de Hope Sandoval, à My Bloody Valentine même (" Strangling Good Guys "). A l'image de sa pochette, " Ester " est un disque polymorphe, mutant, variant habilement les atmosphères. Oui, je sais, toute cette accumulation de références donne plutôt envie et c'est fait pour, car &qu

The Flaming Lips - Do You Realize ? (2002)

L'autre jour, au milieu des sempiternels "bonne année et bonne santé, surtout la santé, c'est important" - c'est vrai que l'année 2012, on s'en fout un peu, ce n'est qu'un chiffre après tout - , j'ai entendu un "heureuse année". Je ne sais pas pourquoi mais ça m'a marqué. Cet adjectif si commun en apparence est devenu rare. Qui pour parler encore de bonheur aujourd'hui de peur d'être taxé de naïf, d'utopiste, de doux rêveur ? Comme si tout le monde avait subitement acquis l'intime conviction qu'on ne pouvait pas être heureux ici bas, que c'était une vue de l'esprit. Il suffit pour cela  d'écouter la radio, de regarder la télévision, de lire les journaux pour apprendre une nouvelle catastrophe, une nouvelle crise, un nouveau drame; d'entendre les politiques - oui, cette année sera politique... - pour constater qu'il ne subsiste plus qu'un seul thème : l'argent. Etre riche ou ne pas

Dominique A - Le Courage des Oiseaux (1992)

La jolie illustration ci-dessus n'est pas la pochette du single mais a été trouvée quelque part sur le net à cette adresse . Dieu que cette histoire finit mal On imagine jamais très bien Qu'une histoire puisse finir si mal Quand elle a commence si bien Oui, elle avait pourtant bien commencé cette histoire. Par une naissance. Une vraie. Celle de Lucie, ma fille. Donnant ainsi une raison d'être à ce blog (du moins à son titre) et à mille autres choses plus signifiantes encore. Donnant un sens tout simplement. Le sens ? Et puis, aujourd'hui, quelques petites années ont passées et l'envie de continuer n'y est plus vraiment... On imagine pourtant très bien Voir un jour les raisons d'aimer Perdues quelque part dans le temps Mille tristesses découlent de l'instant Forcément, cela fera un vide, engendrera des regrets. L'impression d'avoir perdu son temps. D'avoir reculé. D'être revenu à la case dé