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Articles

Affichage des articles du mai, 2011

Mes indispensables : Pixies - Trompe Le Monde (1991)

" Trompe Le Monde " est souvent considéré comme le vilain petit canard dans la courte mais parfaite discographie des Pixies, celui que certains adorent détester. Parce qu'il ressemble trop à un disque solo de Frank Black. Trop de testostérones - on n'est pas très loin par moments du heavy metal - et pas assez du côté enveloppant de la basse et des choeurs de Kim Deal, du son hispanisant caractéristique jusqu'alors du groupe et apporté par l'atypique guitariste Joey Santiago. Et puis, à la place, il y a la présence une fois n'est pas coutume de claviers, ceux de Eric Drew Feldman, échappé de Pere Ubu avec lesquels ils partageaient alors la même tournée. Tout cela n'est évidemment pas pour plaire aux fans de la première heure. Pourtant, avec le recul, c'est sans doute celui que j'écoute le plus aujourd'hui, rien que pour des titres comme " Alec Eiffel " ou " Motorway To Rosewell " qui figurent en très bonnes places parmi l

Cat's Eyes - Cat's Eyes

Pour les gens de ma génération, Cat's Eyes , cela fait irrémédiablement penser au dessin animé japonais du même nom : 3 soeurs plutôt sexys à la recherche de leur père et qui se déguisent en voleuses d'oeuvres d'art la nuit venue... Ici, dès le premier morceau éponyme, c'est aussi dans l'univers cartoonesque que le duo nous entraîne. Car il s'agit d'un couple : Faris Badwan, le leader de The Horrors, groupe anglais dont on pensait l'excellent dernier album entièrement régi par la patte de Geoff Barrow, éminente tête pensante de Portishead, mais qui montre par ce side-project que leur chanteur a tout du moins plus d'un tour dans son sac. La partie féminine est assurée par Rachel Zeffira, chanteuse soprano d'opéra et accessoirement multi-instrumentiste plutôt douée. Si certains pourront encore contester le talent de Badwan - sa voix est parfois un peu forcée -, on ne peut nier que le jeune homme aux allures de petite frappe sait bien s'entoure

Mes indispensables : Dominique A - L'Horizon (2006)

" L'Horizon " n'est pas l'album que les "vrais" admirateurs de Dominique A aiment le plus. Ceux qui le suivent depuis ses débuts gardent forcément un attachement particulier à " La Fossette ", parce qu'il avait à l'époque balayé un paquet de préjugés sur la musique de chez nous. " Remué " est le disque que les fans les plus "extrêmes" citent ensuite, parce que c'est le plus sombre, le plus radical, le plus abrupt à aborder pour les néophytes. Il y a une certaine forme d'égoïsme dans ce choix, l'envie de garder jalousement pour soi l'univers de son chanteur préféré. Pour ma part, c'est tout l'inverse qui s'est produit, car ce sont les albums les plus pop de l'artiste qui m'ont le plus marqué et touché. " La Mémoire Neuve " bien évidemment et puis cet " Horizon ", véritable échappée belle, voyage onirique alternant les belles envolées lyriques (la chanson titre e

Girls Names - Dead To Me

Avec leur nom passe-partout, les Girls Names ne révolutionneront sans doute pas l'histoire du rock. Leur musique bien dans la lignée du revival shoegaze et donc de celle proposée par leur excellent label Slumberland (Crystal Stilts, Pains Of Being Pure At Heart, etc) n'est pas non plus par les temps qui courent, d'une grande originalité. Mais, une fois n'est pas coutume, ils nous viennent de Belfast et pas de New-York. Ils privilégient aussi des titres plutôt ramassés, ne dépassant que très rarement les trois minutes. Ce n'est pas le genre de la maison de s'attarder qui, sur un joli riff, qui, sur une jolie mélodie. Les Girls Names sont très proches en cela de Tennis - en plus nerveux et moins ensoleillé, Irlande oblige :) -, autre groupe dont j'avais parlé au début de l'année : urgence et spontanéité sont ici les maîtres mots. Comme leurs quasi-homonymes américains, les Girls, on retrouve aussi un goût prononcé pour les mélodies romantiques dans la pu

Mes indispensables : The Housemartins - London 0 Hull 4 (1986)

" London 0 Hull 4 " est un disque du dimanche matin, quand l'été commence à pointer le bout de son nez, que les beaux jours arrivent, que notre équipe de foot préférée a gagné brillamment la veille - non, je ne suis pas un supporter de Lille. Quand l'avenir proche s'annonce pour nous radieux et tant pis si ce sentiment sera sans doute éphémère, on ressent comme une envie de profiter de l'instant. Tout simplement. C'est l'effet que me fait cette pop-là, celle des regrettés Housemartins. Il n'en existe plus des comme eux, la musique comme l'époque n'est plus à cette humeur béate. Pourtant, en ce temps-là, la Grande-Bretagne connaissait une période de rigueur monétaire assez difficile sous la houlette d'une certaine Margaret Thatcher. Mine de rien, les paroles sont d'ailleurs ici ouvertement anti-conservatrices, comme sur le très beau " Flag Day ". "16 songs - 17 hits" nous prévient aussi le groupe sur la pochette,

Lester Bangs - Psychotic Reactions & autres carburateurs flingués

Lester Bangs est considéré comme l'un des critiques les plus influents de l'histoire du rock, celui que beaucoup associent aux débuts du punk, ayant même soit-disant inventé le terme. Sa vie fut aussi courte que nombre de ses idoles, puisqu'il mourût à l'âge de 34 ans des suites de complications respiratoires, sans doute liées aux nombres considérables de substances qu'il pouvait absorber. Il a quand même eu le temps de travailler pour la plupart des grands magazines rock américains : "Rolling Stone", "Creem" dont il a grandement participé à la légende et "Village Voice". Influencé par la Beat Generation, Burroughs ou Kerouac, ses critiques étaient souvent de longues digressions ponctuées de quelques fulgurances où il laissait libre cours à son imagination. Partant dans tous les sens, il était parfois difficile à suivre, car il rédigeait bien souvent ses chroniques en écriture automatique. Mais il y avait une constante chez lui, c'é

Wild Beasts - Smother

Les bêtes sauvages sont de retour avec un troisième album bien dans la lignée de leur précédent " Two Dancers " , qui, s'il ne m'avait pas convaincu entièrement, contenait quelques jolies chansons délicieusement envoûtantes. Re-belote avec ce " Smother " qui commence sous les meilleurs auspices avec d'emblée le meilleur titre, le magnifique " Lion's share ", qui justifierait à lui seul l'achat du disque. La suite n'est malheureusement pas du même acabit. Les morceaux les plus marquants sont aussi une fois de plus ceux chantés par Hayden Thorpe, ils viennent apporter la touche sensible et lyrique, essentielle à la musique du groupe. L'autre voix de Wild Beasts, celle du bassiste Tom Fleming, plus passe-partout, ne permet souvent pas aux chansons de s'envoler et de sortir de l'ordinaire. L'ensemble est encore trop maîtrisé, manque un peu de folie pour tout à fait m'emporter. J'avais dit à l'époque de "

Mes indispensables : Pulp - His'n'Hers (1994)

L’été approche et avec lui son cortège de festivals. Je ne sais pas encore si j’en ferai un cette année. Je me suis habitué à aller à Saint-Malo autour du 15 août pour la Route du Rock, car le festival y est à taille humaine et propose le plus souvent une affiche alléchante – celle de l’année dernière était assez inoubliable. En plus, cela me permet de retrouver ma famille et accessoirement ma Bretagne natale. Malheureusement, la programmation de cette nouvelle édition ne m’attire pas tellement. Même s’il reste encore quelques noms à connaître, un des groupes que j'aurais souhaité voir n’y figurera certainement pas : Pulp. Oui, la bande de Jarvis Cocker a décidé de se reformer le temps d’un été - et on espère plus - et participe à de nombreux festivals, mais ils ont choisi les plus importants ( les Vieilles Charrues entre autres pour rester en Bretagne), ceux qui n’ont pas d’âme et constituent de véritables usines à musique, proposant à la chaîne tout et n’importe quoi (Pierre Pe

The Leisure Society - Into The Murky Water

Attention, merveille ! Après l'excellent second disque des New-Yorkais de Crytal Stilts, voici celui des orfèvres pop de Leisure Society. Comme pour les américains - honte sur moi - j'avais ignoré leur premier album " The Sleeper ". Cette fois-ci, on était bien loin de Joy Division et de tous ces groupes à la mode s'en inspirant. J'avais dû être plutôt distrait par la simplicité apparente qui se dégage de leur musique, cette fluidité presque irréelle dans les arrangements, comme pour les premiers Belle & Sebastian, comme dans le meilleur de McCartney. Avec " Into The Murky Water ", The Leisure Society s'impose comme un des grands groupes pop du moment, supérieur en tout cas à leur équivalent américain The Shins et déjà aussi indispensable que leur voisin The Coral, en plus mélodieux mais moins énergique. Leur disque ressemble aussi à l'album que Sufjan Stevens aurait pu (dû?) enregistrer après son magnifique " Illinoise ". Cett

Mes indispensables : Sparks - Kimono My House (1974)

La première fois que j'ai entendu parler des Sparks, c'était au moment de " Singing in the shower ", leur célèbre duo avec les Rita Mitsouko - Catherine Ringer vient au passage de publier son premier disque solo depuis la mort tragique de son alter ego - , qui caracolait alors en tête du Top 50. Pendant longtemps j'ai cru qu'il s'agissait d'un tout jeune groupe qui essayait par ce biais de se lancer. Puis, je suis tombé sur ce qui reste leur plus grand succès en France à ce jour, " When I'm With You ", paru au début des années 80. J'ai alors pensé que les Sparks étaient à l'image des Rita, un sympathique groupe familial de cette période là, à tendance new wave. Enfin, dernière étape, décisive celle-là, " Kimono My House ", c'est-à-dire ce qui nous concerne aujourd'hui, un disque paru en... 1974. Et là, quelle claque ! Les deux frères Mael affirmaient déjà une personnalité hors du commun, même si le glam-rock auq

Metronomy & Ghostpoet - Cabaret Voltaire, Edimbourg - 25 avril 2011

Après une journée entière de visite, de shopping et de randonnée, nous avions pris rendez-vous, maman et moi, pour une soirée endiablée, au Cabaret Voltaire d'Edimbourg en compagnie des anglais de Metronomy. Et la première impression que nous avons, c'est que les Ecossais ne lésinent pas sur la sécurité. Pendant que nous attendons tranquillement l'ouverture des portes sur le trottoir, ils nous mettent à tous un bracelet pour pouvoir accéder au bar qui est exclusivement réservé au plus de 18 ans. Il faut d'ailleurs montrer sa carte d'identité. Nous sommes quand même un peu vexés qu'ils ne nous l'aient même pas demandée, ça doit être la barbe. La mienne, j'entends. Maman n'a pas de barbe, voyons. Le Cabaret Voltaire est une petite salle de la taille chez nous d'un Point Ephémère et ressemble à une sorte de cave, basse de plafond, devenant au fil de la soirée, une vraie étuve. L'avantage, c'est que l'ambiance y est assez intimiste. Le pr