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Articles

Affichage des articles du octobre, 2010

Parenthetical Girls - Young Throats

Ceux-là, je les adore ! Leur précédent disque, le toujours excellent " Entanglements " était déjà en bonne place dans mon bilan de fin d'année 2008 . Ils remettent le couvert en 2010, mais pas encore avec un album complet, seulement avec deux EP disponibles en édition très limitée au format vinyle (c'est par ici ). Deux autres ne devraient pas tarder, les quatre seront ensuite normalement compilés dans un même coffret qui devrait sortir cette fois-ci au format CD. En tout cas, la bande de l'efféminé Zac Pennington semble avoir délaissé un tant soit peu les orchestrations baroques et classiques pour revenir à des choses plus rock et électro, dans la droite lignée de leurs amis de Xiu Xiu. (avec lesquels ils avaient d'ailleurs publié un maxi de reprises de Morrissey et des Smiths fin 2009). Et c'est peu dire que la chanson comme le clip de " Young Throats ", extrait de " Privilege Pt. 2 " s'avèrent tous les deux très efficaces. Sur c

Bastien Lallemant - Le Verger

Chanson française de qualité encore et toujours avec cette semaine un album sorti il y a quelques temps et dont j'étais complètement passé à côté. Mais j'avais une bonne excuse : je ne connaissais pas le monsieur en question. Il s'appelle Bastien Lallemant et " Le Verger " est déjà son troisième disque. A l'écoute, on pense pas mal à Bertrand Belin -normal, c'est un ami et c'est d'ailleurs lui qui officie aux arrangements de cordes-, à "un" Barbara Carlotti au masculin, mais surtout à Gainsbourg, celui de la grande époque, des années 60. Sur certains morceaux (" Les Fougères " notamment), on croirait même carrément entendre le grand Serge en personne. On retrouve aussi  la voix d'Armelle Pioline du groupe Holden sur quelques jolis duos. Bref, de telles accointances ne peuvent que générer de la belle ouvrage. Et ici, c'est indéniablement le cas : les textes, les mélodies sont ciselés au cordeau. Tout paraît couler de sour

Mes indispensables : Elliott Smith - XO (1998)

Déjà 7 ans (depuis le 21 octobre) que nous n'avons plus de nouvelles d'Elliott Smith - à part pour quelques rééditions, raretés de fond de tiroir et une compilation à sortir début novembre. Malheureusement, nous savons que nous n'en aurons plus. Jamais. Pourtant, à l'écoute de sa musique, nous n'aurions pas pensé que le chanteur puisse, comme ça, mettre fin à ses jours. Vous me direz, Mike Brant et Dalida, l'ont bien fait avant lui. Parce que même si ses douces mélodies cachaient souvent un fond de mélancolie, l'émotion n'était jamais démonstrative, forcée. De même, son physique ne correspondait pas. Nous aurions plutôt imaginé le gaillard, membre d'un groupe de rock plus dur, viril, type Queens Of The Stone Age, par exemple, avec bras tatoués et visage buriné de rigueur. D'ailleurs, avant d'entamer une carrière solo, il avait fait partie de Heatmiser, formation  grunge un peu brouillonne. Mais non, Elliott Smith était un chanteur de folk. L&

Katerine - Liberté & La Banane

Punk is dead ? En tout cas, c'est ce que nous affirme cette blogueuse . Et s'il avait tout simplement évolué, pris une autre forme ? Exit la rébellion façon Sex Pistols, bonjour le cynisme moderne, le nihilisme, le "jemenfoutisme", le "même pas peur du ridicule" ! Et qui mieux que Philippe Katerine pour l'incarner ? Cet énergumène qui, avec son nouveau disque, décide de larguer (définitivement?) les amarres, au risque de perdre en cours de route les bobos adeptes de son univers décalé. Le message est réduit maintenant à sa plus simple expression, la musique aussi. Est-il en phase de " Didier Superisation " ? Même si dans le Nord, on reste toujours plus "trash" qu'en Vendée, milieu social oblige... Il ne semble même plus y avoir de soucis de plaire - mais les mauvaises langues y verront un habile positionnement marketing. La marge est là : ni grand-public, ni élitiste. Où se situe donc maintenant le public de Philippe Katerine ?

Jeremy Jay - Splash

Ben oui, ce disque est sorti depuis de nombreuses semaines déjà, mais je profite d'une petite accalmie dans l'actualité musicale  - rien de bien folichon à se mettre entre les oreilles cette semaine - pour vous en parler. Le grand dadais de Jeremy Jay, dandy élégant qui ne s'ignore pas vraiment, a sorti cette année encore - j'en parlais déjà ici en 2009 - un disque fortement recommandable. Alors, bien sûr, ça n'a rien de révolutionnaire, c'est toujours très inspiré de Jonathan Richman et des Modern Lovers (première partie du disque) et aussi de Brett Anderson période Suede des débuts (deuxième partie du disque). Mais comme c'est bien foutu, ça reste très agréable à l'écoute. Un autre avantage, c'est la durée très courte, une fois de plus. Pas le temps de s'ennuyer donc, ça va droit à l'essentiel, trop peut-être, à l'image d'un Adam Green. Avec la mélodie de " Someday Somewhere ", un Sufjan Stevens aurait par exemple tenu pl

Mes indispensables : Animal Collective - Strawberry Jam (2007)

Ceux-là sont devenus au fil des années - ils sévissent quand même depuis le début des années 2000 - une référence incontournable de la scène rock indépendant. Plus arty que l'un des autres groupes majeurs apparus cette dernière décennie, les canadiens de Arcade Fire, ils entraînent aussi dans leur sillon une quantité grandissante de suiveurs - loin d'être toujours à la hauteur, il faut bien le reconnaître (la chillwave?). La musique de ce collectif de bobos new-yorkais n'est en effet pas facile d'accès, elle ne se laisse pas aisément apprivoiser. D'ailleurs, maman n'aime pas et je dois donc écouter la plupart du temps leurs disques en cachette. Car les mélodies ne sautent pas immédiatement aux oreilles. Elles sont triturées dans tous les sens, accompagnées de cris d'animaux - la marque de fabrique du groupe, normal, ils s'appellent Animal Collective ! - font les montagnes russes. " Strawberry Jam " est pour moi, à ce jour, leur chef d'oeuvr

El Guincho - Bombay

Aujourd'hui, c'est samedi et hier c'était vendredi. J'aime bien commencé par ce genre de phrases définitives qu'on ne peut contredire. Des vérités absolues qui n'apportent... rien finalement. C'est juste histoire de parler. En fait, c'est surtout pour vous dire que je commence une nouvelle rubrique sur mon blog : les clips. Et aussi que vendredi, c'est-à-dire hier, et ben, comme vous avez pu le constater, il n'y a pas eu de "chronique honteuse". Comme la semaine dernière d'ailleurs. Parce que pas le temps, pas l'envie, rien de spécial à dire. Bref, on commence donc avec un espagnol. Peut-être, parce que j'ai encore la tête à Barcelone. Pas facile, le retour au quotidien. En plus, le gars est de là-bas. Son album n'est pas vraiment renversant, mais le clip de son single " Bombay " est... Comment dire... Je vous laisse découvrir. Bon week-end à tous.

Florent Marchet - Courchevel

Dis donc, dis donc, la chanson française se porte décidément très bien en 2010. Après Arnaud Fleurent-Didier en début d'année, Bertrand Belin il y a quelques semaines, voici une troisième confirmation du talent d'un de nos chanteurs. Plus rock que les deux prénommés, moins littéraire, plus direct aussi, (mais plus subtil que son alter-ego Erik Arnaud avec qui il collabore régulièrement), Florent Marchet s'était fait découvrir par le biais du magazine Les Inrockuptibles en 2002 sur une compilation CFQD où son titre " Tous pareils " apparaissait. Depuis, le garçon a continué son petit bonhomme de chemin, démontrant entre autres par ses multiples collaborations (de l'écrivain Arnaud Cathrine à la "star académicienne" Elodie Frégé) une culture et une inspiration ouvertes à tous les vents. " Courchevel " est sûrement ce qu'il a fait de mieux à ce jour - malgré la pochette où il pose tel un dandy un peu ringard, petite moustache en sus. C&

Mes indispensables : Brian Eno - Before And After Science (1977)

Après Radiohead, voici le deuxième artiste dont deux disques font désormais partie de ma sélection d'indispensables. Il s'agit donc de Brian Eno dont le nouvel album devrait sortir début novembre sur le prestigieux label Warp. De Eno, je ne suis pourtant pas admirateur de toute la discographie. Non, en fait, presque seulement de ce qu'il a pu produire dans les années soixante-dix, que cela soit avec Roxy Music, en solo bien sûr, avec Bowie ou les Talking Heads à la toute fin de la décennie. Comme pour Bowie d'ailleurs, ces années-là demeurent l'apogée de son inspiration, avec un nombre non négligeable de très grands disques voire de chefs d'oeuvre. Et s'il fallait n'en garder que deux, ce serait donc " Here Come The Warm Jets ", bien encore dans l'esprit glam-rock de sa première formation et dont maman vous a déjà parlé ici et ce " Before And After Science " donc. Ce dernier aurait tout aussi bien pu s'appeler "Avant et

of Montreal (+ We Have Band) - La Cigale - 7 octobre 2010

Retour aux affaires courantes, après une petite pause de quelques jours sous le doux soleil catalan, avec un concert. Et quel concert ! Puisqu'il s'agit des frapadingues de Of Montreal et de leur charismatique leader Kevin Barnes, sur la scène de la Cigale, à Paris. Mais avant cela, il y avait une première partie. Et si j'avoue être négligemment passé à côté de leur premier album, les anglais de We Have Band m'ont fait plutôt forte impression. Leur électro-rock n'est pas sans rappeler celui de leurs compatriotes de Bloc Party, chanteur noir oblige peut-être, mais en plus marrant, plus fun, plus barré aussi. L'inspiration vient pourtant de formations pas réputées pour la gaudriole, Joy Division en premier lieu. Mais comme tout cela est agrémenté d'une chanteuse/danseuse au déhanché très sensuel et aux petits cris d'animaux, d'un groove décapant et d'une énergie communicative - même si les sons sont parfois pré-enregistrés -, il semble très diffic

Deerhunter - Halcyon Digest

Je ne vais pas vous cacher que j'ai d'abord été un peu déçu par cette nouvelle mouture de Deerhunter, le groupe phare de Bradford Cox, l'homme aux multiples projets. " Halcyon Digest " était trop pop, n'avait plus ces guitares tranchantes et un peu sales des précédents disques. Trop propre en somme. Et puis, petit à petit, cet album a fait son chemin, comme on dit, distillant un irrésistible venin. Comme pour le précédent disque, leur musique agit sur moi insidieusement, elle finit par s'imposer sur la longueur. En plus, il y a maintenant une homogénéité qu'il n'y avait pas avant. Les mélodies se font aussi plus soignées. Les titres s'enchaînent sans se ressembler complètement mais en s'assemblant parfaitement - oui, c'est assez compliqué ce que je viens d'écrire, mais je me comprends. Il n'y a par contre peut-être pas de titres aussi forts que " Agoraphobia " ou " Microcastle ", mais une petite bombinette co

Mes indispensables : Sonic Youth - Sister (1987)

Ce disque-là, j'en ai déjà parlé ici il y a déjà quelques temps. J'ai aussi déjà parlé pas mal du groupe en question. Mais histoire de boucler la boucle et de lister de manière exhaustive l'ensemble de mes disques de chevet, je ne pouvais pas oublier " Sister " des Sonic Youth dans cette rubrique. Et pour faire mon fainéant - vacances en Espagne oblige - rien de tel que de me citer moi-même, non ? Voici ce que je disais il y a plus d'un an sur ce grand disque rock des années 80 : [...]"Sister" est un formidable condensé de bruits tous azimuts et de mélodies pop. Tous les titres ou presque pourraient être cités, mais je retiendrais surtout les deux premiers : "Schizophrenia" (au passage présent sur la dernière BO du film "Simon Werner a disparu...") et "Catholic Block". Deux monuments. Deux chansons où chaque seconde compte, où rien n'est laissé au hasard, contrairement à l'attitude cool et nonchalante qui pou

Travailler, mon cul

Demain, c'est grève générale. Ou plutôt manifestation générale. Car beaucoup de gens ne travaillent pas le samedi et pour faire grève, il faut travailler, non ? L'occasion idéale de vous parler ce matin du travail, ce mot béni de toute la classe politique, d'Arlette Laguillier (" travailleurs, travailleuses, etc ") à Nicolas Sarkozy (" travailler plus pour gagner plus "). Mais revenons, au sens étymologique du terme, oui, travail vient du latin tripalium qui désigne un instrument de torture. Le travail serait donc une torture, quelque chose que les riches, ceux qui possèdent, ont inventé pour occuper les pauvres, les récompenser en leur donnant une impression d'épanouissement personnel, de reconnaissance sociale. Car ne nous trompons pas, la valeur "travail" mise régulièrement en avant par notre président pendant sa campagne électorale est un leurre. On ne compte en effet plus les mesures prises allant à l'encontre de ceux qui travaille