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Tu dis ça parce que t'es en colère !

Non, je ne ferai pas comme tout le monde. Je n'irai pas moi non plus de mon couplet sur notre pitoyable équipe de France de football. Non, mais malgré tout,  la petite saillie pleine de délicatesse d'Anelka (rappelant au passage le tout aussi célèbre "Casse-toi, pauvre con" d'un autre Nicolas, qui celle-là n'a pas eu l'honneur de faire la couverture d'un quelconque journal, il me semble...) envers son sélectionneur m'a donné l'idée de faire justement une sélection de chansons sur le thème "tu t'es vu quand t'as la haine ?" Bon, il faut quand même avouer que le choix en la matière n'est pas forcément pléthorique, à part pour le rap. Mais dans ce cas précis, c'est assez logique vu que c'est quand même un peu leur fond de commerce.
C'est même d'une évidence criante chez nos rappeurs de NTM par exemple. Le nom du groupe, la mâchoire de pitbull d'un des chanteurs, les textes virulents, tout participe au fait qu'il faut avant tout ici montrer sa rage, mordre les mollets du système. N'empêche parfois, et l'actualité ne cesse de nous le montrer, on irait bien dans leur sens en se demandant vraiment "Qu'est-ce qu'on attend ?"

Autres nerveux mais dans un registre plus rock, là aussi leur nom annonce la couleur. On peut en rire, pourtant leur musique ne nous incite pas forcément à le faire. Il s'agit bien sûr des teigneux Rage Against The Machine et de leur cultissime "Killing In The Name".
Rien de tel quand on n'a pas envie de faire ce qu'on nous demande ... histoire de laisser place à l'adolescent rebelle qui est encore en nous (si si, un peu).
Le rock français a aussi connu ses anarchistes avec les célèbres Trust et leur incontournable "Antisocial". Si à l'époque, le titre a pu un tant soit peu enflammer la jeunesse insoumise d'ici, aujourd'hui, il aurait plutôt tendance à nous faire doucement sourire. Il faut dire qu'avec le temps, la chanson ayant été vidée de son fiel contestataire, elle fait juste désormais partie de ces "classiques" rock passés innocemment dans tous les mariages de France et de Navarre entre "ça, c'est vraiment toi" et "l'aventurier". Un bon voisin, ce Bernie finalement (oui, je sais, c'est facile...)

Côté variété, il y a aussi quelques "habitués" des coups de gueule et en la matière, il y en a un qui en connaît un rayon. Autant de coups de gueule, autant de gueules différentes d'ailleurs. Comme si cela avait plus de poids pour faire passer un "message". Il a commencé sa carrière par "N'importe quoi". Il nous avait bien prévenu, on aurait dû s'en douter. Malgré tout, il y a quelques chansons comme ça, qui valent tout de même leur pesant de cacahouètes et "Presse qui roule" ... et qui "casse les couilles" en est une. Oui, je parle bien sûr de Florent Pagny.
"Occupez-vous de vos fesses et laissez-nous chanter". C'était si aimablement dit qu'on l'a laissé chanter justement et depuis c'est pas peu dire qu'il nous les casse un peu, les roustons.
Il y a aussi bien sûr ce chtiti parisien de Renaud - qui draine sur la vidéo suivante sa nouvelle coiffure de playmobil - avec son "Marche à l'ombre" et ses paroles gentiment désuètes. On imagine mal aujourd'hui un Anelka ou un Ribéry parler de cette façon à son entraîneur...
Et qui se souvient encore de Jean Schultheis ? Si finalement, c'était pas ça, la véritable subversion ? Un look improbable de prof de philo à lunette triple foyer avec coiffure façon Jackson Five pour un titre qui, mine de rien, envoie balader tout son monde. Ben, oui, "Va te faire voir", d'abord !

Enfin, il y a ceux qui font mine de, genre je suis en colère, mais en fait, c'est pour de faux. Et pour illustrer tout cela, difficile de passer sous silence le "Fuck you" de la petite peste de Lily Allen, qui en faisant chanter nos enfants, nous ainsi oblige à leur traduire les paroles qui comme la mélodie ne peuvent être que légères.
On s'offusque, on s'offusque, mais finalement, si Lily Allen, ce n'était ni plus ni moins que la nouvelle Lio  (même vulgarité assumée ?) ... Souvenez-vous de ça :

Sur ce, bon week-end à tous (bande de nases) !

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