Accéder au contenu principal

Mes indispensables : Françoise Hardy - La Question (1971)

La semaine dernière est sorti le nouvel album de Françoise Hardy, "La Pluie Sans Parapluie". Dans ce disque, la chanteuse a su, une nouvelle fois, s'entourer de personnalités en vogue, puisqu'ont participé au projet Calogero, La Grande Sophie, Arthur H ou encore Jean-Louis Murat sans oublier le fidèle Alain Lubrano. Que dire de cette nouveauté ? Que c'est plutôt bon, agréable à l'oreille, sans être forcément transcendant, toujours aussi soigné, tant dans les paroles que les musiques. Mais forcément ça donne aussi envie de réécouter les vieux disques, histoire de comparer et de voir le chemin parcouru. Et force est de constater que mon préféré reste encore aujourd'hui, "La Question", chef d'oeuvre de délicatesse et de justesse. La chanson titre tout d'abord est une merveille et m'arrache presque des larmes à chaque écoute, parce que tout simplement, ça sonne juste. Et c'est tout le disque qui est dans le même ton, mélancolique, sans être plombant, mélodique, sans être évident. Les musiques sont l'oeuvre d'une obscure artiste brésilienne Tuca,  donnant une tonalité bossa et légère à l'ensemble, les paroles, souvent celle de Françoise. Les cordes ? Catherine Lara, pardi ! (et oui, la fameuse rockeuse de diamants pouvait aussi être subtile) Ce disque a depuis inspiré toute une génération de chanteuse folk à la française, en tête desquelles on retrouve Keren Ann et en queue (sans mauvais jeu de mots) madame Sarkozy. Un folk féminin où la justesse de la voix passe avant tout, avant même les réelles capacités vocales.
Parce que Françoise Hardy avait alors su trouver son style, se détachant des premiers tubes yés-yés ("Tous les garçons et les filles") et aussi de l'influence du grand Serge ("Comment te dire adieu", "L'anamour"), pour marquer de son empreinte la variété nationale. Après, comme dans tout nouveau mouvement, on pourra toujours y déplorer les enfants illégitimes. "La Question" en est, en tout cas, pour toujours sans doute, le modèle, la référence  absolue, beaucoup copiée, jamais égalée. Et puis, une femme de 66 ans, qui adule David Bowie et Thom Yorke ne peut pas être foncièrement mauvaise ...

Vidéo de "La Question" :


je ne sais pas qui tu peux être
je ne sais pas qui tu espères
je cherche toujours à te connaître
et ton silence trouble mon silence
je ne sais pas d'où vient le mensonge
est-ce de ta voix qui se tait
les mondes où malgré moi je plonge
sont comme un tunnel qui m'effraie
de ta distance à la mienne
on se perd bien trop souvent
et chercher à te comprendre
c'est courir après le vent
je ne sais pas pourquoi je reste
dans une mer où je me noie
je ne sais pas pourquoi je reste
dans un air qui m'étouffera
tu es le sang de ma blessure
tu es le feu de ma brûlure
tu es ma question sans réponse
mon cri muet et mon silence
La Question (Françoise Hardy / Tuca - 1971)

Album en écoute intrégale sur Deezer

Commentaires

  1. Françoise hardy je la connais depuis qu'elle a commencé a chanter je l'ai tout de suite aimé le problème c'est que je l'aime toujours autant et même de plus en plus ; pas une journée sans écouter ses chansons ou regarder ses photos ; merci Françoise

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

James Yorkston, Nina Persson & The Second Hand Orchestra - The Great White Sea Eagle

  Après la parenthèse de l'iguane, revenons à de la douceur avec un nouvel album de l'écossais James Yorkston et son orchestre de seconde main suédois - The Second Hand Orchestra, c'est leur vrai nom - mené par Karl-Jonas Winqvist. Si je n'ai jamais parlé de leur musique ici, c'est sans doute parce qu'elle est trop discrète, pas assez moderne et que leurs albums devaient paraître alors que je donnais la priorité à d'autres sorties plus bruyantes dans tous les sens du terme. Je profite donc de l'accalmie du mois de janvier pour me rattraper. Cette fois-ci, avant de rentrer en studio avec leur orchestre, Yorkston et Winqvist se sont dit qu'il manquait quelque chose aux délicates chansons écrites par l'écossais. Une voix féminine. Et en Suède, quand on parle de douce voix mélodique, on pense évidemment à Nina Persson, l'ex-chanteuse des inoffensifs Cardigans dont on se souvient au moins pour les tubes " Lovefool " et " My favorite

Lucie

L'autre jour, en lisant l'article intitulé « ça rime à quoi de bloguer ? » sur le très bon blog « Words And Sounds » - que vous devez déjà connaître, mais que je vous recommande au cas où cela ne serait pas le cas - je me disais, mais oui, cette fille a raison : « ça rime à quoi la musique à papa? ». Enfin, non, sa réflexion est plutôt typiquement féminine : trouvons un sens derrière chaque chose ! Nous, les hommes, sommes plus instinctifs, moins réfléchis. C'est sans doute pour ça que dans le landernau (je ne sais pas pourquoi, j'aime bien cette expression, sans doute parce que ça fait breton :-) des « indierockblogueurs », il y a surtout des mecs. Un mec est par contre bizarrement plus maniaque de classements en tout genre, surtout de classements complètement inutiles dans la vie de tous les jours. Pour ceux qui ne me croient pas, relisez donc Nick Hornby. Et je dois dire que je n'échappe pas à la règle, même si j'essaie de me soigner. J'ai, par exemple,

Top albums 2023

2023, fin de la partie. Bonjour 2024 et bonne et heureuse année à toutes et tous ! Je termine cette fois-ci un premier janvier, sur le fil, histoire de bien clôturer l'affaire, sans anticipation. Avant de vous dire qu'il s'annonce plein de bonnes choses musicalement parlant pour la nouvelle année, voici un récapitulatif de l'an dernier en 10 albums. 10 disques choisis le plus subjectivement possible, parce que ce sont ceux qui m'ont le plus emballé, le plus suivi pendant douze mois et qui je pense, me suivront le plus longtemps encore à l'avenir. 10- Young Fathers - Heavy, Heavy Ces jeunes pères de famille inventent une pop futuriste à partir de mixtures de TV On The Radio, Animal Collective ou autre Massive Attack. C'est brillant, novateur, stimulant, mais cela a parfois le défaut de ses qualités : notre cerveau est régulièrement en surchauffe à l'écoute de ces morceaux bien trop denses pour le commun des mortels, incapable de retenir autant de sons, d&