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Adam Green - L'Alhambra - 8 mars 2010

Après avoir laissé la main à maman, journée de la femme oblige, pour un indispensable hier, papa est donc de retour. Et là encore, petite surprise, car c'est avec une chronique de concert. Concert, qui n'était pas vraiment prévu, puisque nous avons eu des invitations de dernière minute. Et même si son dernier album ne m'a pas laissé un souvenir impérissable - sa meilleure période reste toujours celle des excellents albums "Friends Of Mine" et "Gemstones" -, c'est toujours plaisant de voir Adam Green sur scène. Car le monsieur est indéniablement un showman. Je passerai rapidement sur la première partie. D'une part, parce qu'on est arrivé un peu en retard et que deux ou trois titres, c'est peut-être trop peu pour pouvoir juger. D'autre part, parce que le gars en question - Ish Marquez ?-, s'il avait sûrement du mérite d'être tout seul en scène avec sa guitare, jouait une espèce de folk poussif, assez banal et donc dispensable. Après une très grosse demi-heure d'attente, ce fut donc au tour du phénomène Adam Green. Car il faut bien parler de phénomène. Affublé seulement d'une veste de cuir tendance "wock'n'woll" et d'un jean slim tendance "je le remonte toutes les cinq minutes", il avait pourtant le look de circonstance. Mais quand, au bout de quelques secondes seulement sur scène,  il s'est mis à gesticuler dans tous les sens, de manière désordonnée, telle une mouche tsé tsé, difficile de ne pas retenir un sourire. Le message passe instantanément : surtout, ne pas prendre ce qui va suivre au sérieux ! Les chansons s'enchaînent sur un rythme effréné. Il faut dire que même sur disque, un titre d'Adam Green dépasse rarement 2 minutes 30. Le bonhomme est donc obligé de temps en temps de marquer des pauses, plaisantant avec le public. Un type viendra l'aider en lui prêtant sa ceinture, réglant ainsi son problème récurrent de jean slim qui tombe. Il terminera pendant son rappel en tenue de boxer avec short et peignoir et entonnera même le célèbre "Everything I do, I do it for you" du pénible Bryan Adams, avec son ton décalé habituel. Impossible ou presque de s'ennuyer à un concert d'Adam Green. C'est varié : tantôt acoustique, tantôt électrique. C'est un drôle de mélange entre Leonard Cohen, Lou Reed, Jim Morrison et Frank Sinatra, le tout saupoudré de paroles désopilantes. Et puis, il faut bien admettre qu'il possède un bel organe. Alors, bien sûr, les puristes pourront lui reprocher un certain manque de rigueur et de professionnalisme, mais c'est aussi ce qui fait son charme. Et de charme, il doit en avoir beaucoup, car le public était en grande partie féminin hier - journée de la femme oblige ? - et ce n'est pas la fille qu'il a embarquée sur son épaule en fin de concert qui dira le contraire ;)
Clip de "Dance with me" :

Vidéo de la même chanson lors du concert :

PS : Vous trouverez sur le site de Soul Kitchen un autre compte-rendu avec en sus le clip du dernier single ainsi que la playlist du concert.

Commentaires

  1. Visiblement, il lutine une fan après chaque concert. Instinctivement, je le déteste. Jalousie ou pas, il me semble qu'il incarne le Casanova de Terminal, la frivolité et l'hédonisme à outrance, et qu'il réveille chez sa partenaire femelle le pire de sa sottise naturelle et de son hystérie implacable.

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  2. Là-dessus, je te sens jaloux quand même !
    Et puis, Adam Green, il y a pire comme musique, non ?

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  3. Bon papier ! Je l'ai vu à Lille et il avait été plutôt bon aussi. Il avait embarqué une greluche à la fin également, mais je trouve le procédé plutôt marrant (le rock, ce n'est pas très sérieux).

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