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Articles

Yard Act - Where's My Utopia ?

  Décidément, ce groupe est étonnant. Après un premier album bien dans la mouvance post-punk de beaucoup de jeunes formations anglaises actuelles mais avec ce côté décalé bienvenu en plus, voilà Yard Act de retour avec une deuxième livraison assez éloignée dans le style, pas vraiment dans l'esprit. " Where's my Utopia? " flirte allégrement avec le disco même s'il est largement inspiré des années 90, rappelant le Beck de " Odelay ". Il embrasse les influences tout azimut, avec la présence régulière de cordes et Rémi Kabaka Jr, le producteur de Gorillaz aux manettes. Entre deux, ils avaient publié l'énorme single " The Trench Coat Museum " et sa rythmique dantesque - malheureusement, non présent ici. S'il reste une constante parmi toutes ces directions prises, c'est le chanté-parlé de James Smith, leader à l'improbable gouaille, quelque part entre Jarvis Cocker (" The Undertow ") et Jason Williamson, chanteur des Sleador
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Astrel K - The Foreign Department

  Décidément, j'avais trop mésestimé le talent de Rhys Edwards, leader d'Ulrika Spacek et dont le dernier album est remarquable d'inventivité. La formation mérite bien mieux que le statut de sous-Deerhunter anglais dont je les affublais volontiers. Voici leur chanteur en solo avec ce drôle de pseudo, Astrel K pour un deuxième disque alors que j'étais complètement passé à côté du premier sorti il y a deux ans et paru sur le label de Stereolab - un gage de qualité pourtant. Celui-ci s'appelle " The Foreign Department ", en référence au statut d'expatrié du monsieur, anglais vivant depuis quelques années à Stockholm et plus qu'une surprise, c'est une révélation. En plus d'un rock tout en rupture de rythmes, apanage de son groupe, il est aussi capable de sonorités plus légères voire sucrés (le lumineux " By Depol ") avec de jolies melodies qui font immédiatement leur effet (la fin de " Brighter Spells ", le début de " R

MGMT - Loss of Life

Mais qu'est-il arrivé au duo américain pop le plus doué de sa génération ? Après nous avoir emballé avec leurs deux premiers disques qui portaient admirablement bien leurs noms : le premier " Oracular Spectacular " rempli à ras bord de tubes en puissance, en tête desquels figurent les éternels " Time To Pretend " et " Kids " et le second, " Congratulations ", chef d'oeuvre incontestable du groupe et pourtant injustement sous-estimé, ils semblent avoir du mal à se renouveler. Après un troisième album éponyme volontairement barré, bancal où le duo essayait souvent maladroitement de se renouveler, ils ont de nouveau rencontré le succès avec un " Little Dark Age " cette fois-ci beaucoup plus accessible - trop ? - avec une pop moins psychédélique aux sonorités très eigthies. Avec " Loss of Life ", ils reviennent un peu à leurs premiers amours, la plupart des morceaux auraient pu être composés du temps de " Congratulati

Gruff Rhys - Sadness Sets Me Free

Pas vraiment d'accalmie dans les sorties musicales mais déjà l'occasion pour moi d'un léger retour arrière sur un album paru il y a un mois : le dernier en date du prolifique gallois Gruff Rhys, ancien leader des Super Fury Animals. " Sadness sets me free " est un disque d'un classicisme intemporel, une pop joyeusement mélancolique, aux mélodies savamment arrangées avec cordes et cuivres à foison. Finis les bidouillages électroniques et le régulier foutoir qui ornaient les albums de son ancien groupe, Rhys, sûr de son art, n'en a gardé que l'essentiel, celui qui reste quand on s'est débarrassé de tout le superflu, celui qui se fout des modes. Bien lui en a pris car après près de trente-cinq ans de carrière, lui faisant essayé de nombreuses directions, il atteint ici son apogée artistique, en toute simplicité. Il aurait été dommage de laisser passer cette petite merveille pop parmi le choix pléthorique de nouveautés musicales.  D'autant que qui

Friko - Where we've been, Where we go from here

Il y a des albums parfois qui s'imposent aisément comme ça, dès la première écoute. Le premier disque de Friko, duo de Chicago - venant de la même scène locale que Horsegirl - en fait indéniablement partie. Pas de tergiversation possible, il y a un incroyable savoir-faire derrière cette musique-là, qui tourne même légèrement à la démonstration de force - écoutez comment on maîtrise parfaitement notre art, même si nous sommes jeunes. " Where we've been, Where we go from here " alterne les ambiances, en tant qu'adepte des montagnes russes, avec une dextérité naturelle, à l'image d'Arcade Fire sur leur chef d'oeuvre inaugural, " Funeral "; lâchant la bride sur quelques titres particulièrement dévastateurs (" Crimson To Chrome ", " Crashing Through ", " Chemical ", " Get Numb to It! "), la retenant au contraire sur de belles ballades plus en retenue (" Cardinal ", " For Ella ", " Un

Helado Negro - Phasor

Petit retard cette semaine pour ma chronique hebdomadaire en raison d'un weekend prolongé. L'occasion de me plonger plus longuement dans le nouveau disque d'Helado Negro, derrière lequel se cache un certain Roberto Carlos Lange, natif de Floride mais fils d'immigrés équatoriens. C'est loin d'être son premier essai puisque cela fait près de 15 ans qu'il publie régulièrement des albums et depuis 2019 environ que je le suis discrètement. Jusqu'ici, je n'avais pas pris le temps d'en parler sur ce blog. C'est dommage car force est d'avouer que le chanteur a un style à nulle autre pareil. Calme, apaisante, remplie de plein de petits sons surprenants, sa musique mérite qu'on s'y attarde. Au premier abord, elle ressemble à ces musiques d'ambiance qu'on entend sans vraiment écouter en soirée. C'est le genre de trucs qu'on met en fond sonore pour détendre l'atmosphère, sachant que la musique certes agréable ne prendra pa

Tapir! - The Pilgrim, Their God and The King Of My Decrepit Mountain

Il est déjà temps de faire une pause sur les sorties musicales du 26 janvier dernier car il faut avouer qu'il y avait pléthore de disques intéressants. Et pas tous attendus, comme ce premier album des drôles d'anglais de Tapir! Tellement pas attendus qu'ils sont déjà passés en concert à Paris (et à Dunkerque, décidément...) avant même que je m'en rende compte... Ils sont six et portent tous des masques de l'animal dont ils tiennent leur nom. Dans ce cas de figure, on s'attend généralement à une formation bien perchée avec la musique qui va bien avec. Cette fois-ci, que nenni, car on est en présence d'une musique folk plutôt classique dans la forme, avec des arrangements particulièrement soignés qui, d'emblée nous font dire qu'on tient là quelque chose de supérieur. C'est extrêmement précis, incroyablement maîtrisé. De la musique élitiste pour bobos diront les mauvaises langues, mais quand on aime, on s'en fout des mauvaises langues.  Pour sit